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La Recherche à l’ISTOM

En tant qu’école d’ingénieurs, l’ISTOM forme les étudiants par, et pour, la recherche afin qu’ils maîtrisent les fondements des démarches scientifiques qui caractérisent les métiers de l’ingénieur. Les enseignants doivent de leur côté développer une activité propre de recherche afin de maintenir la qualité de leurs enseignements et pour être conformes à leurs obligations statutaires d’enseignants-chercheurs. En conséquence, la recherche à l’ISTOM doit s’orienter vers des questions qui croisent les enseignements et les attentes des employeurs. C’est pourquoi, de manière consensuelle au sein de l’équipe enseignante, elle concerne aujourd’hui les liens entre innovations et besoin des acteurs économiques, appréhendés à différentes échelles.

Pour mener à bien cet objectif, l’ISTOM a créé l’Unité Propre de Recherche (UPR) ADI-Suds (Agro-Développement et Innovation aux Suds) en décembre 2018.

Par ce choix, l’ISTOM a choisi résolument de mener une recherche principalement centrée sur des approches intégratives, combinant démarches systémiques et pluridisciplinaires, ancrées sur le terrain et accompagnant ou répondant à des enjeux d’innovation. Ce choix permet à la fois de promouvoir une coopération étroite entre tous les enseignants et de développer une culture commune qui irrigue l’ensemble des enseignements de façon originale, en cohérence avec les besoins des acteurs économiques.

Au 1er décembre 2021, l’UPR regroupait 17 Enseignants-Chercheurs, couvrant de nombreuses disciplines du génie des procédés à la sociologie. L’UPR ADI-Suds est rattachée à l’École doctorale ABIES.

La programmation de l’UPR s’appuie sur 2 constats :

  • Il est difficile d’évaluer le développement agricole et alimentaire des pays des Suds qui évoluent dans un contexte complexe, très différent de celui des pays occidentaux.
  • Les filières agro-alimentaires partout dans le monde sont soumises à des incertitudes nombreuses : changement climatique, érosion de la biodiversité, croissance démographique, impasse du libéralisme, pollutions diverses, nouvelles attentes de la société (qualité et origines des produits, bien-être animal, impacts sanitaires et écologiques de l’alimentation...).

De ce fait, l'évaluation de la durabilité des systèmes agro-alimentaires est complexe et demande de revisiter tous les paradigmes de la productivité et d’innover. Comment anticiper les évolutions ? Quelles innovations proposer ? Avec quels acteurs construire ces innovations ? Les réponses à ces incertitudes et changements reposent désormais sur les capacités d’adaptation et d’innovation de tous les acteurs des filières et des territoires.

En conséquence, l’UPR a défini quatre objectifs pour son projet scientifique :

  • Contribuer à promouvoir une capacité d’innovation et d’adaptation des systèmes de production agricoles et agro-alimentaires.
  • Construire des connaissances et des compétences utiles à l’ingénierie de l’agro-développement pour concevoir avec les acteurs des territoires, des solutions innovantes prenant en compte des enjeux de durabilité, qui soient adaptées aux contextes d’incertitude et de pluralité des exigences (qualité, durabilité, sécurité,..).
  • Rendre accessibles aux ingénieurs les modèles et théories de l’innovation ainsi que les méthodes d’accompagnement au changement, de manière à croiser les dimensions à la fois techniques, humaines et processuelles (ou dynamiques) de l’innovation.
  • Alimenter les cursus d’enseignement pour contribuer à la formation par et pour la recherche et ainsi développer les capacités d’investigation et d’expertise qui sont au cœur des métiers de l’ingénieur.

Le cadre opérationnel d’intervention de l’UPR se base sur :

  • La réalisation d’études ancrées dans les terrains, études permettant la compréhension des dynamiques du changement, dans des contextes culturels diversifiés, marqués par une diversité de situations de production et d’acteurs dans les terrains.
  • Le déploiement d’approches systémiques pour prendre en compte la complexité des environnements et des interactions qui caractérisent toute situation de production et toute filière.
  • Le développement de ces approches et la conception de méthodes pour l’accompagnement des processus de changement et le renforcement des capacités d’innovation, à plusieurs niveaux d’organisation :
    • Le niveau des systèmes techniques (systèmes de culture, d’élevage, unité de transformation) où se concentrent les questions de la viabilité technique.
    • Le niveau du système de production ou de l’atelier où les questions économiques sont majeures.
    • Le niveau des territoires (système agraire, système alimentaire territorialisé, bassin versant, bassin de production) traversés par les filières où sont pris en compte les aspects politiques, sociaux et environnementaux.